Le pavillon Dufour, érigé par l'architecte éponyme au XIVe siècle, ne fût jamais achevé, ni à l'époque où il était destiné aux entrées des appartements privés du Château de Versailles, ni lors des grands chantiers de consolidation de la Vieille Aile de 1923. C'était sans compter sur les travaux d'aménagement pilotés par Dominique Perrault visant à rendre à cet édifice la dignité qu'il mérite.

Le Château de Versailles : les dorures, la grandiloquence, l'éblouissant vestige de la monarchie française. Mais Versailles, c'est également 7,5 millions de visiteurs par an et six accès différents, soit un casse-tête logistique desservant la réputation de l'ancienne demeure royale de Louis XIV. Pourquoi alors ne pas utiliser le Pavillon Dufour, ce bâtiment inachevé reconverti en locaux administratifs, pour aider – tant que faire se peut – à l'absorption du flux de touristes ?
En 2011, c'est le projet de Dominique Perrault qui est déclaré lauréat du concours lancé par la direction du monument. Pour revaloriser les différents espaces de la vieille aile du château, l'architecte mêle à la fois restauration, réhabilitation et réinterprétation de l'annexe désuète, et création d'un nouveau point d'entrée et de sortie du lieu mythique.

Si la physionomie de la construction d'origine est conservée, son organisation intérieure est revue et réadaptée aux besoins actuels. Les 2 700 mètres carrés du Pavillon Dufour sont répartis sur quatre niveaux : un hall d'entrée disposé en rez-de-jardin menant au palais, un espace dédié à la sortie des visiteurs au-dessus, en rez-de-chaussée ; et pour finir le restaurant Or d'Alain Ducasse au 1er étage, surplombé par un auditorium sous les combles.

À l'intérieur, on retrouve un Versailles contemporain dans lequel les revêtements dorés et autres lustres monumentaux sont réinterprétés, moins chargés et plus épurés qu'à l'époque du Roi Soleil, grâce notamment à l'usage de luminaire Sammode, marque connue pour ses éclairages industriels. Pour développer une enveloppe uniforme, Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost, designer de l'agence, ont choisi le métal – matériau de prédilection de ces derniers –, dans le traitement des revêtements et des luminaires. Le parquet en bois traditionnel laisse donc place à des lattes métalliques à motifs abstraits tandis qu'au plafond des godrons – plis ronds et empesés souvent présents dans le textile et l'orfèvrerie –, agissant comme des tentures, accueillent des suspensions courbes et voluptueuses, rappelant les mouvements, les coiffes et les toilettes d'autrefois.

Un ensemble qui offre une deuxième vie à une partie oubliée du Château, mais plus globalement à la totalité du monument.

Pour en savoir plus, visitez le site de Dominique Perrault Architecture

Photographies : André Morin, Christian Milet et Patrcik Tourneboeuf



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