Les Émirats Arabes Unis, Dubaï, son architecture tout en délicatesse, ses tours mal dégrossies et... Alserkal Avenue. Dans un pays où l'offre culturelle a valeur d'exception, les 45 000 mètres carrés de cette plateforme de création contemporaine détonnent. Au programme : résidences d'artistes, boutiques, cinéma indépendant, espaces de coworking, théâtre, lieux de rencontre et d'exposition, répartis sous de vastes halles industrielles.

L'idée de créer un centre de vie artistique, dans une région qui en était quasiment dénuée, a pris vie en 2007 sous l'impulsion de la famille d'entrepreneurs locaux Alserkal. Un concept finalement aussi atypique que le développement même de la ville de Dubaï, qui a surgi des dunes et de la mer en quelques dizaines d'années. Entre désert culturel et désert de sable, il n'avait donc qu'un pas !
Le choix du site, dans le quartier d'Al Quoz composé de hangars et de garages automobiles à perte de vue, a de quoi surprendre au royaume des dorures et des architectures tape-à-l'œil. Une implantation si humble que l'entrée de ce temple de la création n'est signalée que par une discrète enseigne. Abriter des collections d'art prestigieuses sous des constructions en tôles métalliques et faire venir dans un tel endroit une clientèle d'élite – même si l'Avenue ne se destine pas uniquement à elle –,  mérite d'être souligné, dans une partie du Globe où chaque construction joue à la surenchère de fioritures et de modénatures tapageuses.

Depuis la création du lieu, de nombreuses galeries et artistes locaux et internationaux ont rejoint l'aventure, à l'instar du grapheur franco-tunisien eL Seed, du collectionneur iranien Ramin Salsali, de l'architecte allemand Sven M ou encore de la Fondation syrienne Atassi. Face au succès, l'ensemble, composé initialement de 20 entrepôts, a doublé sa surface d'accueil en 2015. Elle s'étend dorénavant sur plus de 45 000 mètres carrés entre les deux centres névralgiques de la ville : la Marina au sud et la Business Bay au nord qui, en toile de fond, forment une skyline qui pourrait passer pour un mirage tant elle entre en contraste avec l'horizon irrémédiablement plat de cette aire industrielle de plain-pied.

« Alserkal Avenue has always pushed the potential for the art scene; the space will offer a new opportunity to facilitate a closer dialogue betweenn esta and west while strenthening the infrastructure for the arts locally. » Vilma Jurkute, directrice d'Alserkal Avenue

En 2017, une nouvelle étape de développement est franchie avec la livraison du bâtiment central, Concrete , dessiné par le Pritzker Prize hollandais Rem Koolhaas et son agence OMA. Une halle d'exposition modulable pouvant abriter performances, expositions d'art et de design derrière une façade principale en polycarbonate translucide et une autre en béton noire incrusté de morceaux de miroir. Un bâtiment positionné sur la place centrale d'Alserkal Avenue qui fait office de rotule entre ancienne et nouvelle partie, mais aussi de fer de lance de l'ancrage international dudit ensemble et de son positionnement à la pointe de la création artistique et architecturale contemporaine.

Un lieu pluridisciplinaire pour une dynastie qui, sous le keffieh, cache une approche multi-casquette : entre mécènes et entrepreneurs.

Pour en savoir plus, visitez le site d'Alserkal Avenue

Photographies : courtesy Alserkal Avenue



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